Guillaume Champliaud : « On comble le manque d’appellations avec plus de cuvées »

« Et pourquoi pas faire de la vigne ? » De cette simple question posée par Michel Champliaud est né le domaine de l’Échelette dans les terres mâconnaises, en 1979. Naissance également d’une passion, qu’il a transmise à son fils, Guillaume.



« La force de notre région viticole, ce sont nos vins blancs qui sont de très belles factures. », explique avec fierté Guillaume Champliaud.


Rien ne prédisposait Michel Champliaud à travailler la vigne. Fils d’éleveur, il passe un BTS agricole et enseigne la biologie animale dans la région parisienne. Vers la fin des années 70, voyant que le vin a le vent en poupe et l’appel de la terre aidant, Michel se dit « Et pourquoi pas faire de la vigne ? ». C’est comme cela qu’en 1979, il décide d’acheter une grande maison à La Chapelle-sous-Brancion, dans ses terres natales. Il réhabilite cette demeure qui avait, par le passé, une vocation viticole, se forme à Davayé, puis exploite quelques parcelles de vigne avant de commencer à planter les siennes en 1982. Son fils Guillaume rejoint l’exploitation en 2001. Elle compte alors 6 hectares. Ils s’associent jusqu’au dramatique accident de travail du père en 2011.

Depuis, le jeune Champliaud gère le domaine, porté aujourd’hui 14 hectares. Toute sa passion, il la met au service de ses vins et reconnaît la valeur de son entourage « Ma chance, c’est de pouvoir m’appuyer sur d’excellents salariés et sur ma maman qui reçoit aussi les visiteurs ». Reconnaissant, mais également fier de son terroir : « La force de notre région viticole, ce sont nos vins blancs qui sont de très belles factures. Ils sont souvent fruités, aromatiques, ronds et plaisants. Pour les mâcons blancs, il y a une hétérogénéité des goûts, mais une homogénéité de la qualité. Nous avons un rapport qualité-prix imbattable », souligne le jeune vigneron.

Le plaisir de créer une cuvée

« Le problème de notre secteur, c’est que nous avons peu d’appellations communales et pas de premier cru, ni de grand cru. Du coup, pour compenser, on propose plusieurs cuvées différentes. Ça permet au visiteur qui vient déguster d’avoir le choix en offrant une gamme plus variée. » Mais à écouter ce passionné, il devient évident que cette « multiplication de cuvées » n’est pas seulement là pour étoffer une carte, mais bien pour lui permettre d’exercer ses talents. « C’est quelque chose de très intéressant et très enrichissant de créer une cuvée. Élever ou non en fût, vendanger à différentes périodes, assembler les qualités de chaque parcelle ou bien composer avec la spécificité d’une seule, on se fait vraiment plaisir, d’abord au niveau de la création et, par la suite, de la dégustation. » En tout, le domaine de L’Échelette propose neuf cuvées, trois en mâcon cruzille, deux bourgognes rouge, une en mâcon mancey, un chardonnay, un bourgogne aligoté et un crémant.

Anne-Claire Touzot-Baroin